27 mai 2015

La venue du Saint Esprit, promesse du Père

Pentecote

La venue du Saint Esprit, promesse du Père. Actes des Apôtres, chapitre 2, 1-13

Le bruit d’un vent violent, les langues de feu posées sur les disciples de Jésus, et surtout, le phénomène des langues diverses, (Luc parle de dialectes !) dans lesquels ces Galiléens parlent, provoquent l’étonnement, la stupéfaction de la foule bigarrée venue à Jérusalem de toute la diaspora des Juifs.

Entre les versets 3 et 4, un glissement passe des langues de feu aux langues porteuses de l’Evangile à l’universel. Dieu lui fait ainsi prendre le détour de nos diversités. Il épouse nos différents langages.

C’est exactement l’inverse de nos logiques modernes… pas si modernes que ça. A Babel, selon le livre de la Genèse, la « descente » de Dieu constate l’unicité de la langue des humains. Il y perçoit un danger totalitaire mortel. Il divise leurs langues pour que s’arrête cette entreprise suicidaire.

A partir de la Pentecôte, l’évangile ne se dira pas en une seule langue « sacrée ». Chacune sera apte à dire les merveilles de Dieu : sa miséricorde, sa compassion, son appel destiné à chaque créature sous le ciel.

Notre 21e siècle voit se développer rapidement de nombreuses entreprises d’uniformisation, de standardisation, de « normalisation » (on peut penser aux normes européennes, voire transatlantiques…) grosses de risques pour la création, la nature, l’être humain. C’est toujours suicidaire. Quelques penseurs, théologiens, écologistes, scientifiques tentent de tirer la sonnette d’alarme, sans grand écho en haute sphère pour l’instant.

L’Esprit venu à la Pentecôte nous pousse à envisager la tâche de l’Eglise sous cet éclairage : prier, agir, témoigner, au nom de l’espérance d’un Règne dans lequel tous, et chacun, sont accueillis dans son unicité, dans sa dignité inconditionnelle.

Laurent Bürki